Pour ma collègue; en traitement pour un cancer du sein

Plusieurs fois par an, je m'installe devant mon ordinateur et je choisis une ou plusieurs courses que je vais courir pendant l'année. J'aime le marathon car cette distance me plonge dans un entraînement qui demande de la rigueur et de la discipline. C'est un objectif à long terme, et j'espère que, si je m’en tiens au programme, les résultats seront à la hauteur de mes attentes. L'entraînement est exigeant, dans des conditions climatiques parfois difficiles, mais je me dis que ce n'est rien comparé à mes amis qui font des Ironman. J'ai aussi le choix ! J'ai le choix de rester au lit le samedi matin, de sauter un entraînement, de recommencer le lendemain, d'abandonner ma course. Parce que des courses, il y en a à profusion.

Il y a des épreuves parfois, où l’on n’a pas le choix…

Aujourd'hui, j'ai repéré une photo de ma collègue de travail. Elle est allongée sur une civière d'hôpital, vêtue d'un foulard aux couleurs vives. Elle est souriante et a un regard de guerrière, un regard qui montre qu'elle n'en est pas à son premier kilomètre, mais qu'elle n'est pas non plus très proche de la ligne d'arrivée…

Elle suit une chimiothérapie pour son cancer du sein, comme elle le fait régulièrement depuis plusieurs mois. Je vois ses photos de temps en temps, et le sourire est là, presque à chaque fois. Aujourd'hui, sur cette photo, je vois une femme surpuissante qui n'a rien à son épreuve, qui subit des traitements plus exigeants que n'importe quel marathon ou Ironman. Mais elle ne choisit ni sa destination, ni la distance, ni le parcours, ni l'épreuve. L'événement est venu à elle, sans préparation au préalable !

Lorsque je me prépare à un marathon, je cours avec mes amis, pour que nous puissions nous pousser mutuellement. Le jour de la course, nous nous encourageons mutuellement. L'ambiance est fébrile et les bénévoles nous donnent de l'énergie ! Malgré tout, il m'arrive de me heurter à un mur. J'ai alors le choix de continuer ou de me reprendre pour la prochaine fois. Et quand je franchis la ligne d'arrivée, j'ai droit à ma médaille, une banane et à des félicitations sur Facebook !

Et ton amoureux, qui partage avec admiration ton évolution et surtout ton courage sur ton site de progression, c'est un peu comme notre ami d'entraînement qui nous pousse et nous fait découvrir de nouvelles forces en toi ? Il semble être ton plus grand fan ! J'ai beaucoup d'empathie et d'admiration pour toi. Je ne sais pas grand-chose de ce que tu vis, de l'impact des traitements sur toi, tes enfants et ta famille, mais sache que j'aimerais t’encourager à chaque traitement et à chaque moment difficile. T’arrive-t-il de te heurter à un mur ? Si c'est le cas, j'espère que tu ressens tout le soutien de toutes les personnes qui vous suivent et qui veulent te voir en bonne santé et franchir cette ligne d'arrivée que nous considérons si souvent comme acquise !

Nous avons travaillé ensemble il y a de nombreuses années. J'admire ta grande force et ta détermination. Cette épreuve est venue à toi. Son parcours est exigeant et rigoureux, et aujourd'hui, en voyant ta photo, je voulais te faire part de mon admiration et de mes pensées ! Sache que ces quelques lignes sont ma vibrante affiche pour toi, chère collègue !

De tout cœur avec toi xxx