L'éducation accessible pour tous! Le P.E.I et les autres concentrations, pour certains.... Que veux tu faire quand tu seras grand?
Que veux tu faire lorsque tu seras grand? Où te vois tu dans 5 ans, 10 ans ou 20 ans? Dès la jeune enfance, les enfants se font poser ces questions. Ils se déguisent en pompiers, policiers, docteurs à l'halloween. Et nous les grands, achetons des bouquins qui révèlent le secret du bonheur, c'est à dire, l'art de vivre dans le moment présent. Nous sommes constamment pris au piège à anticiper l'heure du souper, la semaine à venir, les vacances d'été 6 mois à l'avance, la retraite dans 20 ans. De temps en temps, nous profitons d'un couché de soleil, de la mélodie du rire de nos enfants, de l'odeur de la croustade aux pommes dans le four. Pourtant, nos enfants sont experts dans l'art de vivre le moment présent. Ils vivent leurs émotions pleinement et semblent si absorbés par tous ce qu'ils font.
Je me demande quand est-ce que cette transition entre l'expertise de vivre au présent et l'anticipation de l'avenir s'installe dans notre mécanisme de réflexion... Anticiper, c'est bien, car ça aide à sécuriser l'avenir. Car notre avenir, contrairement aux pays en développement nous est en quelques sortes garanti à moins de maladie ou accident grave. Nous devons alors prévoir pour dans 5 ans, 10 ans et 20 ans...
Ma fille de 11 ans (déjà 11 ans!!!!) est en sixième année. Elle aime être en famille, adore son chien Anouk, pratique l'athlétisme 2 soirs par semaine et joue avec ses amies la fin de semaine. Mais depuis la rentrée scolaire, elle réfléchie à l'année prochaine... Veut-elle aller au secondaire à l'école du quartier? Veut-elle un programme spécifique comme la concentration sport ou le P.E.I.? Et si oui, elle doit passer l'examen et être acceptée. Et si elle n'est pas acceptée, il lui faut un plan B, donc un autre examen!
Nous avons eu la discussion des options cet été. Il y a tellement d'options, des options qui pourront surement ouvrir d'autres portes sur d'autres possibilités éventuellement. Le choix d'écoles se fait selon les intérêts de l'enfant bien sûr! Ou celui des parents?
Ce matin, samedi matin, ma fille s'est levée a 6:30, a déjeuner avec peu d'appétit et ensemble, incluant petite soeur, nous nous sommes dirigés vers un établissement d'éducation qui recevait des sixièmes années souhaitant être acceptés parmi 4 écoles secondaires. Nous arrivons une demi-heure à l'avance et avançons dans une longue file d'attente. Je demande à ma fille si elle est nerveuse et elle me répond calmement; ''Oui''. Elle me demande si je peux l'accompagner à l'intérieur jusqu'au local et je lui répond que je pourrai l'accompagner en pensées seulement. Elle me serre la main un peu plus fort. La longue file aboutie finalement à une porte d'entrée où une femme fait passer Naomie et me remet un coupon en échange! C'est un petit carré blanc avec le chiffre 18 que je tiens fermement dans ma main. Lorsque je la vois disparaître parmi les nombreux courageux, ma gorge se serre et j'éprouve une énorme admiration pour cette grande fille qui était si petite il y a quelques années seulement.
Trois heures plus tard, les parents attendent nerveusement dans un gymnase renfermé et les groupes sortent un par un au son des applaudissemenst des parents. Je me demande comment tout ça doit être accablant émotivement pour les enfants. J'observe les retrouvailles chargées en émotions. Une fille saute dans les bras de sa mère et celle-ci lui demande spontanément si elle a répondu à toutes les questions. La fillette répond avec affirmation et sa mère lui dit qu'elle est fière d'elle...
Heureusement, ma fille est grande et me repère aussitôt qu'elle franchit le gymnase. Je la prends dans mes bras et me dirige en silence, suivant son silence de soulagement vers la sortie. Il y a beaucoup de voitures qui essaient de sortir question de commencer la fin de semaine enfin...et dans les minutes d'embouteillages, je pense à cette question qui ne m'était pas passée par la tête avant cette heure interminable dans la pièce de retrouvaille. Je demande à Naomie si elle a répondu à toutes les questions. Elle m'annonce que sur les 4 sections, elle n'a pas eu le temps de répondre à toutes les questions de la section 1. Mon coeur a fait un bond et mon système sympathique s'est activé en alarme.....pour une fraction de seconde.
Ce que j'ai dit à Naomie par la suite, je souhaite le dire à tous les enfants qui passent ces examens. Je lui ai dit que j'éprouve une grande admiration pour ce qu'elle a accomplie aujourd'hui. Je suis fière d'être la maman d'une grande fille avec de belles ambitions. Mais tout ce que je souhaite, c'est qu'elle vit son quotidien au meilleur de ses capacités. Nous sommes choyés au Canada car l'éducation est accessible à tous peu importe la note d'un examen d'entrée au secondaire. Ma fille souhaitait faire l'examen pour deux écoles et je la supporte de tout coeur. Par contre, elle sait très bien que si elle n'est pas accepté, je serai fière d'elle et elle aura accès à l'éducation, à ses ambitions et à ses rêves. Et moi, je continuerai à croire en elle!
Quel soulagement de la voir jouer dans la trampoline au retour de l'examen! Elle était complètement absorbée par son jeu et moi, par ses rires. Dans deux semaines, il y aura un autre examen. Après cet examen, son avenir au terme de l'école secondaire, reposera dans les mains des administrateurs. Son avenir dans tous les autres sphères, en elle et ses ambitions. Mais aujourd'hui, profitons du moments présent et des rires avec les amis du quartier!
Sarah, merci! tellement bien dit...
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