Qui sait s'il fera beau mais il fera quelque chose!

Il est 15:30 et la journée de travail tire à sa fin.  Mon vélo m'attend dehors et mon collègue me regarde d'un air indécis.  Il n'arrive à prendre une grande décision qui est de se rendre à la maison en voiture ou à vélo. N'ayant pas de fenêtre au travail, je lui demande s'il fait beau dehors.  Il me répond ensuite que c'est ça le problème.  Il fait beau dehors! Les gardes nombreuses à l'hôpital semblent avoir créées une baisse d'énergie chez mon collègue.  Son corps fatigué le supplie de prendre la voiture mais la météo toujours variante lui dit que demain il ne fera peut-être pas beau. C'est maintenant ou peut-être jamais.

La météo québécoise nous prend tous en otage cette année.

Afin d'aider mon collègue à prendre une décision éclairée, je visite l'application de météo média.  Les probabilités pour les deux prochains jours y sont toutes!  Il y a tellement de symboles sur le soleil qu'on ne le voit plus.  Demain, il est possible qu'il y ait du soleil, des nuages blancs, des nuages noirs, du vent (de l'est, ouest, nord ou sud), de la pluie, des éclairs, du tonnerre, de la grêle.  On ne sait pas si ce sera le matin, l'après-midi ou le soir!

Et bien certaines personnes s'entêtent à échapper cette situation d'otage.  Du mois de Mai à Octobre, ma voiture boude dans mon stationnement.  Je me rend au travail à vélo ou à la course.  Mon sac à dos est un peu plus rempli qu'à l'habitude mais chose certaine, avec cette imprévisibilité météorologique, je me souviendrai longtemps de l'été 2017!

- Il y a la fois ou j'ai fait un PB (personal best) au retour à la maison en jogging.  La course n'était pas contre la montre mais contre le tonnerre et possibles éclairs (je n'ai pas osé regarder autour s'il y en avait). Pas besoin de gels quand il y a la frousse! Trente-huit minutes porte à porte!  J'ai encore des visions de la première page du journal du lendemain: Coureuse frappée par la foudre à Lachine.

- La fois ou il n'y avait pas de tonnerre mais une pluie tropicale dense.  Je voyais à peine devant moi et j'avais l'eau jusqu'aux chevilles!  Tant qu'à être mouillée, j'ai joué à faire des records d'éclaboussures dans les flaques d'eau comme une gamine mais sans botte de pluie! Quel bonheur!

- La fois ou j'ai été initiée au boot camp sur le Mont-Royal et que  j'était convaincue que mon voisin avait une manette dans sa poche pour faire apparaître de la grêle  de la grosseur de cerises alors que nous tentions de finir une série d'exercices qui m'ont fait souffrir le lendemain! L'arc-en ciel en a value la peine!

L'été 2017 sera l'été ou j'ai eu l'accès privé de la piscine à vagues à Bromont avec mes filles sous un ciel noir et deux life guards.  Il n'y avait personne ce jour là. Il sera l'été ou je me sentais en camping à chaque soir lorsque je marchais mon chien tellement il y avait des moustiques. Il sera l'été ou j'ai lâché prise sur mes cheveux qui sont dorénavant toujours frisés! Il sera l'été ou mes pieds d'athlètes n'auront jamais été aussi intenses tellement mes running n'ont jamais le temps de sécher! J'ai même assistée à un spectacle privé d'éclairs intra-nuages devant chez moi.  Une premiere dans ma rue!

C'est lors d'un été comme celui-ci que l'on réalise qu'on se sent un peu plus vivant lorsque l'on sort de notre zone de confort.  Ayant fait des manoeuvres de réanimation sur un cycliste il y a quelques semaines, je réalise de plus en plus à quel point la vie est fragile.  Lorsqu'on a froid, chaud, qu'on est mouillé ou qu'on a peur, on sait au moins que la vie est en nous.

Demain, on ne sait pas ce qu'il va faire. Il va peut être tout faire ou même peut-être rien du tout.  Tout ce que je sais c'est que le soleil se lèvera et se couchera et que je souhaite que cette météo fluctuante me rappelle ma chance d'être en vie et en santé.