En cette période estivale tant attendue, j'accueille enfin cette vague de chaleur qui envahie le Québec. Je suis frileuse de nature et suis de celles qui apprécient les premières secondes dans une voiture qui a passée la journée au soleil.
Je suis infirmière et cette semaine, j'ai dû faire une intervention dans la chambre d'un patient qui était trop mal en point pour se déplacer à moi. Lorsque j'ai franchie sa chambre, j'ai été aussitôt plongée dans un souvenir d'adolescence.
C'était en 1991 à Teramo, Italie, alors que mon équipe représentait le Canada avec la sélection Québécoise de handball. Je me souviens d'un moment précis où nous nous entraînions à une chaleur accablante. Pour le dire gentiment, disons que notre entraîneur aimait défier notre résilience. L'entraînement se déroulait sur l'heure du diner dans un stationnement sans ombre alors que le soleil semblait à la porté de la main. Un litre d'eau devait suffir aux trente joueuses du clan. Comme un oiseau prédateur, il fallait saisir le moment opportun pour agripper cette bouteille lors de la pause. Je me souviens avoir approché celle-ci à mes lèvres. Commence alors la descente de ce précieux liquide vers ma bouche, qu'on m'enlevait cette bouteille des mains en me disant que j'en avais assez bu. Pourtant, pas une goutte n'avait franchit ma bouche.
De retour à la chambre de mon patient, je le retrouve allongé en étoile, la jaquette ouverte et la couverture au sol. À peine une minute dans la chambre que mon front est tapissé de gouttelettes qui ruissellent ensuite le long de mon visage. Cela me replonge à nouveau vers Teramo. L'entraînement est terminé et je vois des étoiles. Nous marchions vers l'autobus qui nous reconduisait au village et notre chauffeur était assis aux côtés d'une grosse caisse rouge. Il nous avait acheté à chacune, une canette de coca-cola! Je n'oublierai jamais ce moment lorsque j'ai tenu cette canette dans mes mains, cette canette qui venait d'en endroit frais et comme mon front, confirmait par ses gouttelettes que la température était bien chaude. Ce fut un moment marquant pour moi.
L'inconfort que j'ai ressenti dans cette chambre en ce vendredi après-midi m'a bien fait réfléchir. Comment ce fait-il que dans un même établissement, certaines personnes travaillent avec avec la chair de poule alors que notre patient dort en étoile, les couvertes au sol? Je me souviens lorsque j'ai commencé à travailler à l'hopital, les patientes attendaient les visites du Docteur coiffées et maquillées. Mais cette semaine, il fait trop chaud pour se mettre belle.
Cette situation semble refléter en quelque sorte les diverses classes de notre société... Mais ce qui ressort ici est que le patient est au cœur de notre travail et devrait se retrouver en première classe! Heureusement, tous les départements ne sont pas comme ça.
Je dois lever mon chapeau aux infirmières et préposés qui y travaillent. Ces conditions ne sont pas faciles.
Heureusement je n'ai pas été souvent malade dans ma vie mais le peu de fois où je l'ai été, j'aimais bien me couvrir d'une couverture bien douce et dormir paisiblement. Je n'écris surtout pas aujourd'hui pour critiquer le système mais plutôt pour prêter voix aux patients. Peut-être que nous pourrions trouver un juste milieu pour le confort de tous en période de canicule?
D'ici la, je considère sérieusement offrir des caisses de "coca" aux personnel et patients de ces départements!
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