Ramenons la joie de vivre et la joie d'apprendre dans les écoles, autant pour les élèves que pour le personnel.
J’ai toujours su que je voulais être maman et je pense sincèrement que je suis une mère pas pire pantoute. Je ne suis pas parfaite. Il m’arrive de perdre patience envers mes propres enfants que j’aime plus que tout au monde. Je me souviens de quelques fois particulières ou j’ai dû m'excuser et annoncer à mes enfants que les adultes ne sont pas parfaits et que eux aussi ressentent des émotions comme la colère!
Je suis convaincue que les enseignants, lorsqu’ils ont décidé de leur choix de carrière, c’est parce qu’ils avaient la vocation, la volonté de transmettre leur savoir avec passion à leurs nombreux élèves qui croisent leurs chemins.
Ces mêmes profs avec leur passion de l'enseignement peuvent également perdre patience et se sentir dépassés. Ils ne sont pas parfaits mais ils doivent essayer de faire semblant dans un système à court de ressources qui leur presse le citron de tous bords.
Malheureusement, la situation de l’éducation ressemble à celle du milieu de la santé.
“Mme une telle nous en encore crié après aujourd’hui. Elle nous a dit qu’elle avait le goût de nous pendre”. “Je n’ai plus le goût d’aller dans son cours.” “Mon niveau de stress est à 7 sur 10 en classe et 12 sur 10 lors des examens.” “J’ai eu 10% sur mon verbe être. Pourtant, je le connais bien”.
Depuis le mois de septembre, le niveau d’anxiété de mon enfant a augmenté. Il y a plus de crises d'angoisse. Ces crises sont souvent en début de journée de semaine ou après une grosse journée lorsqu’il reste des devoirs à faire et que la peur du devoir non fait pousse cet enfant épuisé à continuer sur le pilote automatique.
Le vendredi soir c’est le bonheur. Ce même enfant danse, chante, et me fait rire avec son sens de l’humour digne d’un comedy night show!
Je ne veux pas étirer ce texte sur des pages et des pages et je ne veux pas être le parent qui chiale sans solutions mais j’aimerais mettre en lumière quelques points qui me tracassent.
Premièrement, je sympathise avec les profs. Je sais qu’ils n’ont pas la tâche facile. Ils ne sont juste pas assez. Comment rester zen lorsqu’il y a jusqu’à deux tiers de ta classe qui est sur un plan d’intervention?
Les élèves avec des plans ont le droit au tiers de temps supplémentaire sur leurs examens. Ce temps supplémentaire est accordé sur l’heure du dîner alors que cette période devrait être une période de répit. Ma fille comme plusieurs autres qui ont des difficultés d’apprentissage passe presque toutes ses heures de dîner en récupération. Elle commence souvent l’école une heure plus tôt pour des périodes de récupération obligatoires. Elle arrive à la maison épuisée et doit étudier et faire ses devoirs. Elle a une lenteur d'exécution qui fait que nous passons beaucoup de temps à la table à manger mais ce n’est pas pour manger. Ses repas du midi vont également souvent au compost car elle n’a pas souvent le temps de manger.
Récemment, j’ai réussi à parler avec une T.E.S. qui est aussi débordée que les profs. Elle a promis des visites hebdomadaires mais nous attendons toujours la première…
Finalement, je ne me demande pas pourquoi l’anxiété est entrée dans le décor…
Apparemment, depuis la pandémie, il y a plus d’anxiété. Il y a plus de gens médicamentés. Puis on continue dans cette même routine et on tente de “tougher” et espérer pour le mieux.
Personnellement, je trouve ça difficile de voir un enfant avoir peur de l’école, avoir peur de ne pas être à la hauteur, avoir peur de se faire humilier en classe. Je ne serais pas capable de subir cet horaire et de ne pas avoir mes pauses. Je trouve ça difficile d’entendre les amies de mon enfant partager les mêmes anxiétés.
La pénurie ne se règlera pas du jour au lendemain…
Mon souhait le plus grand serait qu’aux yeux des jeunes, l’école soit un lieu d’apprentissage et non un lieu d’évaluation anxiogène. Que l’école soit un lieu sécuritaire non seulement physiquement mais mentalement et émotivement.
Sachant que l’anxiété a explosé ces derniers temps, je recommande aux écoles d’en faire une priorité et d’outiller les jeunes et les enseignants. Cette anxiété n’ira nulle part. Par contre, on peut certainement apprendre à vivre avec! Pourquoi ne pas ajouter des périodes de méditation quotidiennes ou de pleine conscience? Un petit 5 minutes peut faire une grande différence. Et vu que les spécialistes sont si peu nombreux en établissement, pourquoi ne pas faire venir des conférenciers qui pourraient s’adresser à l’école entière incluant le personnel?
Et pour le temps additionnel permis sur les plans d’interventions, serait-il possible de l’ajouter sur cette même période d’examen en classe? Ceux qui terminent avant pourraient lire ou s’avancer dans leurs travaux? Cela permettrait à tous de prendre du temps pour soi, pour sa santé mentale à l’heure du dîner! Je suis certaine que le personnel et la direction apprécient grandement cette période de repos également?
J’aimerais terminer avec le point sur l’intimidation! Je suis chanceuse d’avoir un enfant qui parle beaucoup et qui me raconte ses journées. Le point négatif de cela et que j’apprends que l’intimidation est encore bien présente dans les écoles et dans la classe de ma fille. Pouvons-nous continuer à en parler, autant à la maison qu'à l'école? Et cette tolérance zéro, est-elle vraiment encore à zéro?
Ça prend un village! C’est pourquoi je n’écris pas pour pointer mon doigt envers qui que ce soit. Un énorme travail doit se faire autant par les parents, les enseignants ainsi que notre nouveau ministre de l’éducation. Il est vraiment temps de changer notre façcon de faire!
Chers profs, ne pensez pas que tout repose sur vos épaules. Nous avons beaucoup à faire avec nos enfants à la maison également. Le temps de qualité chez nous pour connecter et communiquer avec nos enfants est à la base de cette reconstruction.
Ramenons la joie de vivre et la joie d'apprendre dans les écoles!
Je suis certaine que c’est possible.
Commentaires
Enregistrer un commentaire